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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Il y a eu des courses de chameaux, au Champ-de-Mars. Des hommes habillés en Bédouins étaient montés sur des chevaux et sur des dromadaires. L’un d’eux est tombé et s’est tué. Puis une revue de toutes les troupes sur le boulevard ; on dit qu’il y avait cent cinquante mille hommes. Tout cela serait bien amusant avec moins de monde pour regarder. On risque d’être étouffé dans la foule, et les trois quarts ne voient rien, parce qu’on a trop de personnes devant et alentour. Tous les spectacles jouaient gratis, c’est-à-dire qu’on entrait sans payer. Enfin on tirait des coups de fusil, des pétards, des boîtes à feu, dans toutes les maisons, dans toutes les rues. Cela a duré deux jours entiers. On aurait dit qu’on se battait dans Paris. Je suis bien aise que ce soit fini et que la ville reprenne sa tranquillité.

Écris-moi bien souvent et dis-moi tout ce que tu fais ; tes lettres sont trop courtes. Embrasse ta sœur pour moi et aime-la bien. Adieu, mon cher petit ; pense à ta petite mère, qui t’embrasse un million de fois.


LXXIV

À MADAME MAURICE DUPIN, À PARIS


Nohant, 9 septembre 1831.


Ma chère maman,

Je suis arrivée en bonne santé. Merci de votre