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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

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me rendiez un service que personne ne me rendrait ? Non, je n’ose pas vous prier, et, cependant, je vous bénirais si vous exauciez ma prière, toute ma vie serait consacrée à vous remercier et à vous chérir comme l’être à qui je devrais le plus. Si une reconnaissance profonde, une tendresse de mère peuvent vous payer d’un tel bienfait, vous ne regretterez point de m’avoir sacrifié, pour ainsi dire, deux ans de votre vie. Mon cœur n’est pas froid, vous le savez, et je sens qu’il ne restera point au-dessous de ses obligations.

Adieu ; répondez-moi courrier par courrier, cela est bien important pour la conduite que j’ai à tenir vis-à-vis de mon mari. Si vous m’abandonnez, il faudra que je plie et me soumette encore une fois. Ah ! comme on en abusera !

Adressez-moi votre lettre poste restante. Ma correspondance n’est plus en sûreté. Mais, grâce à cette précaution, vous pouvez me parler librement. Adieu ; je vous embrasse de tout mon cœur.


XLVIII

AU MÊME


Lundi soir. Nohant, 8 décembre 1830.


Mon cher enfant,

Laissez-moi vous bénir, et n’essayez point de dimi-