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VII

LA FIGURE RETROUVÉE


Elle continuait à s’instruire et à être très-heureuse, lorsqu’un jour, — elle avait alors environ quinze ans, — elle trouva son père triste et changé.

— Es-tu malade, mon père chéri ? lui dit-elle en l’embrassant : tu n’as pas ta figure des autres jours.

— Bah ! répondit Flochardet un peu brusquement, est-ce que tu connais quelque chose aux figures, toi ?

— J’essaye, mon papa ; je fais ce que je peux, reprit Diane, qui voyait dans les paroles de son père une moquerie de sa passion malheureuse pour l’art.

— Tu fais ce que tu peux ! dit alors M. Flochardet en l’examinant avec tristesse. Pourquoi t’es-tu fourré dans la tête cette folle idée d’être artiste ? Tu n’as pas besoin de cela, toi qui as trouvé un second père, plus sage et plus heureux que le premier ; tu veux