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— Sois tranquille, tu n’auras aucun mal avec moi. Donne-moi ta main.

L’enfant tendit sa main avec confiance, et, bien qu’elle ne sentît pas celle de la fée, il lui sembla qu’une fraîcheur agréable passait dans tout son être.

Elles sortirent ensemble de la salle.

— Où veux-tu aller ? dit la dame.

— Où tu voudras, répondit la petite fille.

— Veux-tu retourner sur la terrasse ?

— La terrasse m’a paru bien jolie avec tous ses buissons et sa grande herbe pleine de petites fleurs.

— N’as-tu pas envie de voir le dedans de mon château, qui est plus beau encore ?

— Il est tout à jour et tout démoli !

— C’est ce qui te trompe. Il paraît comme cela à ceux que je n’autorise pas à le voir.

— Me permettras-tu de le voir, moi ?

— Certainement. Regarde !

Aussitôt les ruines au milieu desquelles Diane croyait être furent remplacées par une belle galerie aux plafonds dorés en relief. Entre chaque grande croisée, des lustres de cristal s’allumèrent et de grandes belles figures de marbre noir portant des flambeaux se dressèrent dans les embrasures. D’autres statues, les unes de bronze, les autres de marbre blanc ou de jaspe, d’autres toutes dorées, parurent sur leurs socles richement sculptés, et un pavé de mosaïque représentant des fleurs et des oiseaux bizarrement disposés, s’étendit à perte de vue sous les pas de la petite voyageuse. En même temps, les sons