Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour, et par quel moyen on peut y arriver sans périr, car enfin vous voilà, et vous venez de faire cette riche capture.

— Monsieur Tire-à-gauche, répondit Clopinet, vous voulez faire ce que je vous défends et vous ne craignez pas de me déplaire après ce que j’ai fait pour vous. Eh bien ! écoutez ce qui vous attend, si vous voulez escalader la falaise !

— Quoi donc ? dit le tailleur incrédule.

— Vous n’entendez rien ?

— J’entends qu’il tonne du côté de Honfleur.

— Il ne tonne pas, c’est la falaise qui croule, marchons !

Clopinet fit doubler le pas à son âne, et le tailleur prit sa course en avant. Quand il se vit loin du danger, il s’arrêta terrifié par un bruit formidable, et, se retournant, il vit crouler tout un pan de cette montagne avec un banc de roches énormes qui furent lancées au loin dans la mer, ou elles mêlèrent un effrayant troupeau de vaches blanches au sombre troupeau des vaches noires, leurs devancières. Clopinet s’était arrêté et retourné aussi. Il avait vu rouler, avec ce banc de roches, les débris de maçonnerie de son ermitage et de son observatoire.

— Monsieur Tire-à-gauche, dit-il au tailleur quand il l’eût rejoint, j’avais là une maison de campagne, un jardin, et les roupeaux à discrétion tout près de moi ; allez en prendre possession, si vous voulez !

Le tailleur confus secoua la tête. Il était à