Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il prétend dévaster mon ciel ! Mais ne craignez rien, chère Elsie, je vais le traiter comme il le mérite.

Elle s’élança en avant.

— Ah ! çà ! monsieur, dit-elle en s’adressant à un gros arbre sur lequel la lune projetait l’ombre des objets, quand cessera la persécution dont vous m’obsédez ?

Elle allait faire un beau discours, lorsque Elsie l’interrompit en l’entraînant vers la porte du pavillon et en lui disant :

— Chère miss Barbara, vous vous trompez, vous croyez parler à M. Bat et vous parlez à votre ombre. M. Bat est déjà loin, je ne le vois plus et je ne pense pas qu’il ait eu l’idée de nous suivre.

— Je pense le contraire, moi, répondit la gouvernante. Comment vous expliquez-vous qu’il soit arrivé ici avant nous, puisque nous l’avions laissé derrière et ne l’avons ni vu ni entendu passer à nos côtés ?

— Il aura marché à travers les plates-bandes, reprit Elsie ; c’est le plus court chemin et c’est