insectivores, sans en excepter les rossignols, qu’elle traitait de cruelles bêtes. Elle s’appelait miss Barbara ***, mais on lui avait donné le surnom de fée aux gros yeux ; fée, parce qu’elle était très savante et très mystérieuse ; aux gros yeux, parce qu’elle avait d’énormes yeux clairs saillants et bombés, que la malicieuse Elsie comparait à des bouchons de carafe.
Elsie ne détestait pourtant pas sa gouvernante, qui était pour elle l’indulgence et la patience mêmes : seulement, elle s’amusait de ses bizarreries et surtout de sa prétention à voir mieux que les autres, bien qu’elle eût pu gagner le grand prix de myopie au concours de la conscription. Elle ne se doutait pas de la présence des objets, à moins qu’elle ne les touchât avec son nez, qui par malheur était des plus courts.
Un jour qu’elle avait donné du front dans une porte à demi ouverte, la mère d’Elsie lui avait dit :
— Vraiment, à quelque jour, vous vous ferez grand mal ! Je vous assure, ma chère Barbara, que vous devriez porter des lunettes.