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passables et le vin blanc de l’auberge excellent. Je me trouvai à table à côté d’un tout petit vieillard bossu, ratatiné et sordidement vêtu, qui me parut fort laid et avec qui pourtant je liai conversation, parce qu’il me sembla être le seul qui attachât de l’importance à la qualité des huîtres. Il les examinait sérieusement, les retournant de tous côtés.

— Est-ce que vous cherchez des perles ? lui demandai-je.

— Non, répondit-il ; je compare cette espèce, ou plutôt cette variété, à toutes celles que je connais déjà.

— Ah ! vraiment ? vous êtes amateur ?

— Oui, monsieur ; comme vous, sans doute ?

— Moi ? je voyage exclusivement pour les huîtres.

— Bravo ! nous pourrons nous entendre. Je me mets absolument à votre service.

— Parfait ! Avalons encore quelques-uns de ces mollusques et nous causerons. — Garçon ! apportez-nous encore quatre douzaines d’huîtres.

— Voilà, monsieur ! dit le garçon en posant