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— Tu as dormi, me dit-elle, un joli nombre de siècles !

— Combien donc, madame la fée ?

— Tu demanderas cela à tes professeurs, répondit-elle en ricanant ; reprenons l’échelle.

Elle me fit monter plusieurs étages de divers dépôts, où je la vis manipuler des rouilles de métaux dont elle fit du calcaire, des marnes, des argiles, des ardoises, des jaspes ; et, comme je l’interrogeais sur l’origine des métaux :

— Tu en veux savoir beaucoup, me dit-elle. Vos chercheurs peuvent expliquer beaucoup de phénomènes par l’eau et par le feu. Mais peuvent-ils savoir ce qui s’est passé entre terre et ciel quand toutes mes pouzzolanes, lancées par le vent de l’abîme, ont formé des nuées solides, que les nuages d’eau ont roulés dans leurs tourbillons d’orage, que la foudre a pénétrées de ses aimants mystérieux et que les vents supérieurs ont rabattues sur la surface terrestre en pluies torrentielles ? C’est là l’origine des premiers dépôts. Tu vas assister à leurs merveilleuses transformations.