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grossiers devenaient entre ses mains des outils de travail ingénieux ou des armes redoutables. C’est vous dire que ces gens appartenaient à la race de l’âge de pierre qui se confond dans la nuit des temps avec les premiers âges de l’occupation celtique. Un des enfants de l’armurier trouva sous ses pieds le beau caillou amené par le ruisseau, et, croyant que c’était un des nombreux éclats ou morceaux de rebut jetés çà et là autour de l’atelier de son père, il se mit à jouer avec et à le faire rouler. Mais le père, frappé de la vive couleur et de la transparence de cet échantillon, le lui ôta des mains et appela ses autres enfants et apprentis pour l’admirer. On ne connaissait dans le pays environnant aucune roche d’où ce fragment pût provenir. L’armurier recommanda à son monde de bien surveiller les cailloux que charriait le ruisseau ; mais ils eurent beau chercher et attendre, ils n’en trouvèrent pas d’autre et celui-ci resta dans l’atelier comme un objet des plus rares et des plus précieux.

À quelques jours de là, un homme bleu descendit de la colline et somma l’armurier de lui livrer