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et qui n’était venu en Auvergne qu’à l’âge d’homme, était moins aguerri que moi.


Je commençai, ce jour-là, à faire quelques réflexions sur les puissants accidents de la nature au milieu desquels j’avais grandi sans m’en étonner, et, au bout d’un instant de silence, me retournant vers la roche Sanadoire, je demandai à mon maître qu’est-ce qui avait fait ces choses-là.

— C’est Dieu qui a fait toutes choses, répondit-il, vous le savez bien.

— Je sais ; mais pourquoi a-t-il fait des endroits qu’on dirait tout cassés, comme s’il avait voulu les défaire après les avoir faits ?


La question était fort embarrassante pour maître Jean, qui n’avait aucune notion des lois naturelles de la géologie et qui, comme la plupart des gens de ce temps-là, mettait encore en doute l’origine volcanique de l’Auvergne. Cependant, il ne lui convenait pas d’avouer son ignorance, car il avait la prétention d’être instruit et beau parleur. Il tourna donc la difficulté en se jetant dans la mythologie et me répondit emphatiquement :