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de bois de santal réduit en fine poussière. Mon auge était une vasque d’argent massif où quatre personnes se fussent baignées à l’aise. Mon râtelier était une étagère de laque dorée couverte des fruits les plus succulents. Au milieu de la salle, un vase colossal en porcelaine du Japon laissait retomber en cascade un courant d’eau pure qui se perdait dans une corbeille de lotus. Sur le bord de la vasque de jade, des oiseaux d’or et d’argent émaillés de mille couleurs chatoyantes semblaient se pencher pour boire. Des guirlandes de spathes, de pandanus odorant se balançaient au-dessus de ma tête. Un immense éventail, le pendjab des palais de l’Inde, mis en mouvement par des mains invisibles, m’envoyait un air frais sans cesse renouvelé du haut de la coupole.

» À mon réveil, on fit entrer divers animaux apprivoisés, de petits singes, des écureuils, des cigognes, des phénicoptères, des colombes, des cerfs et des biches de cette jolie espèce qui n’a pas plus d’une coudée de haut. Je m’amusai un instant de cette société enjouée ; mais je préférais la fraîcheur et la propreté immaculée de mon