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d’une heure encore. Enfin, elle crut apercevoir une faible lueur au fond du puits ; et, se penchant avec anxiété, elle vit cette tremblante clarté monter peu à peu. Bientôt elle n’en douta plus ; Zdenko montait la spirale en s’aidant d’une chaîne de fer scellée aux parois du rocher. Le bruit que sa main produisait en soulevant cette chaîne et en la laissant retomber de distance en distance, avertissait Consuelo de l’existence de cette sorte de rampe, qui cessait à une certaine hauteur, et qu’elle n’avait pu ni voir ni soupçonner. Zdenko portait une lanterne, qu’il suspendit à un croc destiné à cet usage, et planté dans le roc à environ vingt pieds au-dessous du sol ; puis il monta légèrement et rapidement le reste de l’escalier, privé de chaîne et de point d’appui apparent. Cependant Consuelo, qui observait tout avec la plus grande attention, le vit s’aider de quelques pointes de rocher, de certaines plantes pariétaires plus vigoureuses que les autres, et peut-être de quelques clous recourbés qui sortaient du mur, et dont sa main avait l’habitude. Dès qu’il fut à portée de voir Consuelo, celle-ci se cacha et se déroba à ses regards en rampant derrière la balustrade de pierre à demi circulaire qui couronnait le haut du puits, et qui s’interrompait seulement à l’entrée de l’escalier. Zdenko sortit, et se mit à cueillir lentement dans le parterre, avec beaucoup de soin et comme en choisissant certaines fleurs, un gros bouquet ; puis il entra dans le cabinet d’Albert, et, à travers le vitrage de la porte, Consuelo le vit remuer longtemps les livres, et en chercher un, qu’il parut enfin avoir trouvé ; car il revint vers la citerne en riant et en se parlant à lui-même d’un ton de contentement, mais d’une voix faible et presque insaisissable, tant il semblait partagé entre le besoin de causer tout seul, selon son habitude, et la crainte d’éveiller les hôtes du château.