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— Et je vous avertis, ajouta Constance, que si vous en dites plus qu’il ne faut, je ferai un vacarme qui me dispensera d’entendre.

— Soit ! reprit la Mozzelli. J’aime mieux que vous me disiez ça. Je n’aurai pas besoin de tant m’observer.




III

HISTOIRE DE LA SOFIA MOZZELL


« Je suis née dans l’État de Modène, un petit pays superbe, opprimé par un petit despote fort méchant. Mon père était une manière de sculpteur, comme la plupart des tailleurs de marbre un peu adroits qui exploitent les carrières de Massa-Carrara. Ces braves gens savent imiter divers modèles anciens et modernes. Établissant des maisonnettes aux environs et même sur les flancs de la montagne, ils ont des ateliers en plein vent, où s’arrêtent volontiers les voyageurs, lesquels leur achètent des Cupidons ou des Enfants Jésus, des Flores ou des Madones, les uns croyant avoir à vil prix quelque chose de passable ; les autres, ne songeant qu’à emporter un échantillon travaillé de notre beau marbre blanc, en souvenir de leur promenade.

« Vous pensez bien que mon père était fort pauvre. Moi, j’étais une espèce de montagnarde aux pieds nus. Mes frères portaient des souliers.