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La tante consulta le médecin de la famille qui lui dit tout bas : — Il faut la marier. Il y a trop longtemps qu’elle aime un absent.

Dès lors Cécile se mit en cent pour hâter le mariage, acheter la dispense des premiers bans, inviter la famille et préparer la fête.

Quand on apporta à Constance sa robe de noces pour l’essayer, elle eut peur sans savoir de quoi.

On sonna, et elle tressaillit.

— Mon Dieu, est-ce que tu viens d’avoir ton hoquet nerveux ? lui dit prosaïquement et maternellement la tante.

— Je ne crois pas, dit Constance. C’est cette sonnette qui m’a surprise. Depuis un certain coup de cloche à la grille de là-bas, tu sais ! je ne me suis pas réhabituée à entendre sonner.

Un domestique entra pour dire que madame d’Évereux était au salon avec sa fille.

Constance pâlit et fut forcée de s’asseoir.

— Ah ! cette femme est effrontée ! s’écria la tante ; je ne veux pas que tu la voies ; je vais la renvoyer !

— Non ! dit Constance, pas devant sa fille ! Pauvre, petite Julie, si douce et si aimante !

Elle alla embrasser mademoiselle d’Évereux et recevoir les félicitations de sa mère, qui resta cinq minutes, causant avec son aisance et son charme accoutumés, et qui se retira en invitant Constance à venir chez elle après son mariage.