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Raoul attendit encore deux jours qui furent un nouveau et plus rude supplice. Constance pouvait le recevoir, et Cécile ne l’appelait pas !

Enfin, il reçut quelques mots de cette dernière : « Viens tout de suite, lui disait-elle ; j’ai supposé une lettre de toi hier, et j’ai préparé Constance à te recevoir aujourd’hui. Fais bien attention à ne pas me démentir ; sois surpris de la trouver malade. Il ne faut pas qu’elle sache combien elle l’a été. »




XVI


Raoul se sentait défaillir en arrivant chez Constance. Tant de terreurs et de souffrances avaient donné à ses fautes l’importance du crime. Devant une pauvre femme brisée par lui, aucune excuse ne se présentait à sa pensée.

Il éprouva comme du soulagement en trouvant Cécile Verrier seule au salon. Cette élégante rotonde ouvrant de tous côtés sur des massifs de fleurs, avec sa statue blanche au milieu, rangée, parée et ne présentant plus aucune trace de désordre et de chagrin, était d’une gaieté qui semblait inviter Raoul à l’espérance. La Polymnie elle-même semblait lui dire : Qu’as-tu ? Il ne s’est rien passé ici.

La vieille tante, assise sur le divan, paraissait méditer. Par son ordre, on avait introduit Raoul sans bruit ; la sonnette du jardin était toujours supprimée. Elle