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type des plus nobles avec une expression de bienveillance enjouée qui tempérait la fierté des lignes. Constance, la plus vraiment belle des trois, n’avait ni l’opulente élégance de la duchesse, ni la diaphanéité poétique de l’artiste ; mais elle était admirable de la tête aux pieds : cheveux bruns abondants, yeux et sourcils magnifiques, traits réguliers et d’un dessin achevé, teint pur et d’un coloris de santé morale et physique indubitable ; extrémités mignonnes avec une taille moyenne, de la grâce sans manières, du charme sans coquetterie, un ensemble presque divin, un type dont on cherchait les origines plus haut que celles de la duchesse, car il fallait remonter à quelque céleste influence pour les expliquer.

Sofia Mozzelli était moins belle que Constance et moins imposante que madame d’Évereux ; mais elle plaisait plus énergiquement. Sa pâleur brune et son œil intelligent et passionné faisaient oublier un peu d’épaisseur dans les lèvres et un peu d’exiguïté dans les formes. Elle était petite et d’une apparence fatiguée. Sa grâce, un peu développée par l’art et le travail, avait l’air de n’appartenir qu’à la nature. Sa voix n’était pas de la première fraîcheur, mais elle, avait des accents d’amour ou de douleur qui arrachaient des larmes.

Ces trois femmes avaient beaucoup d’intelligence : la cantatrice pour l’art, la duchesse pour le monde, la bourgeoise pour le monde et pour l’art.

Toutes trois avaient une existence mystérieuse ou