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— Et vous passez la nuit… ici ?

— Pourquoi supposez-vous… ?

— Je ne suppose pas, je sais !

— Ah !… Et la personne chez qui vous êtes sait-elle donc aussi…

— Elle se doute ! Mais je suis généreuse autant que vous êtes discret.

— Elle proclame donc…

— Vous ne saviez donc pas que j’étais son amie intime, sa confidente ?

— Êtes-vous la seule ? N’y a-t-il pas ici d’autres personnes…

— Il y avait une autre personne qui ne vous connaît pas, et qui, encore plus discrète que moi, va se retirer sans vouloir regarder le mystérieux prince de la Mozzelli.

— Est-ce que la Mozzelli me nomme ?

— Non ! reprit la duchesse qui ne voulut pas se vanter de son indiscrétion, elle vous appelle Melvil.

Raoul surmonta une violente anxiété, et se tourna vers la muraille, comme pour regarder un tableau, mais, en effet, pour se soustraire à l’examen de la duchesse. Il lui tardait de se trouver seul avec la Mozzelli, de lui parler franchement s’il était possible, et de s’enfuir au plus vite. La Mozzelli rentra en disant à la duchesse :

— Eh bien, où est donc Constance ? je ne la trouve pas dans le jardin !

— Elle sera partie sans rien dire, répondit la du-