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mandé de l’aimer ; nous en étions si sûrs l’un et l’autre !

— Et alors, dès la première entrevue… dit madame d’Évereux.

— Constance ne veut rien savoir de cela, répondit fièrement la Mozzelli. La suite de l’histoire est qu’il ne pouvait passer que deux jours à Londres, et qu’il y passa une semaine, caché et parti pour tous les gens qu’il y connaît ; cela au prix des plus immenses sacrifices, à ce qu’il m’a dit plus tard. Je ne sais pas quels sacrifices, il n’a jamais voulu s’expliquer là-dessus, mais ce qu’il affirme est toujours vrai : on ne peut pas s’y tromper.

« Quand il m’a quittée, j’ai cru qu’il allait mourir et moi aussi ! Je pleurais… oh ! mon Dieu, comme j’ai pleuré à quinze ans, dans le jardin du palais Doria ; et pourtant je pleurais bien, ce jour-là !

« J’ai vu qu’il se faisait une violence atroce, et je n’ai pas pu m’offenser de ce qu’il me quittait. Je n’en ai pas su la raison ; je ne la saurai peut-être jamais, et j’ignorais absolument quand je le reverrais. Il m’a dit seulement : Tu vois bien ce que je souffre. Je ne peux pas te dire autre chose ! Et moi j’ai dit : Si tu souffres, tu m’aimes ; et si tu m’aimes, il est impossible que tu ne trouves pas le moyen de revenir à moi ! »

— Et vous l’avez revu ?… dit la duchesse.

— À Édimbourg. Il avait parlé d’aller en Écosse, et, quand je lui proposai de l’y suivre, il prononça que cela était impossible. J’insistai ; il répondit alors : Je