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La noble famille de l’ex-marquise de Grions, celle du marquis défunt, et toutes les personnes titrées au milieu desquelles madame Ortolani avait passé sa vie, commencèrent par la blâmer et par s’éloigner d’elle ; mais, grâce à son caractère aimable et à un mélange de franchise et d’adresse qui avait un grand charme, elle sut empêcher les ruptures formulées, éviter les discussions, et, peu à peu, ramener à elle la meilleure partie de ses anciennes relations, la partie généreuse ou intelligente. Elle gagna donc à son changement de position de pouvoir faire un choix, une sorte d’épuration.

Elle aimait le monde, non pas précisément le grand monde, mais le monde en quantité. Les relations de son mari étaient nombreuses et variées. Dans sa double carrière diplomatique et scientifique, il avait côtoyé les sommités de l’influence et du talent. En outre, il était frère d’une pianiste célèbre, femme de beaucoup d’esprit et de savoir.

Madame Ortolani ouvrit donc sa maison à plusieurs amitiés sérieuses et à beaucoup de relations agréables. En fait de talents, elle reçut d’abord des artistes étrangers. Tout ce qui arrivait à Paris pour s’y produire était désireux de faire là une première épreuve, devant un certain nombre de personnes compétentes. Mademoiselle Ortolani, la musicienne, était chargée de choisir et d’amener à sa belle-sœur tout ce qui avait un certain mérite en fait de virtuoses.

Un peu plus tard, plusieurs artistes français émi-