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Cette lettre parut bizarre à Paul.

— Quelles sont donc, dit-il, ces souffrances qui ne menacent plus sa vie et qui persistent de manière à inquiéter ? Est-ce que M. de Valbonne n’écrit jamais plus clairement ?

— Jamais, répondit Césarine. C’est un esprit troublé, dont l’expression affecte la concision et n’arrive qu’au vague ; mais ne parlons plus de cela, ajouta-t-elle avec un air de commisération pour Marguerite : nous oublions qu’il y a ici une personne à qui le souvenir et le nom de mon mari sont particulièrement désagréables.

Paul trouva cette délicatesse peu délicate, et avec la promptitude et la netteté d’appréciation dont il était doué, il répondit très-vite et sans embarras :

— Marguerite entend parler de M. de Rivonnière sans en être froissée. Elle ne le connaît pas, elle ne l’a jamais connu.

— Je croyais qu’elle avait eu à se plaindre de lui, reprit Césarine en la regardant pour lui faire perdre contenance, et certes elle sait que je ne plaide pas auprès d’elle la cause de mon mari en cette circonstance.

— Vous avez tort, ma marquise, répondit Marguerite avec une douceur navrée ; il faut toujours défendre son mari.

— Surtout lorsqu’il est absent, reprit Paul avec fermeté. Quant à nous, les offenses punies n’existent plus. Nous ne parlons jamais d’un homme que j’ai eu le cruel devoir de tuer. Celui qui vit aujourd’hui