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— Oui, à neuf heures.

Les invités, avertis d’avance par le médecin, se retiraient. Le marquis semblait si fatigué que M. Dietrich et sa fille lui témoignèrent quelque inquiétude de le quitter.

— Non, leur dit-il tout bas, il faut que vous partiez à la vue de tout le monde, les convenances le veulent. Je vous rappellerai peut-être dans une heure pour mourir. — Et comme Césarine tressaillait d’effroi :

— Ne me plaignez pas, lui dit-il de manière à n’être entendu que d’elle, je vais mourir heureux et fier, mais bien convaincu que ce qui pourrait m’arriver de pire serait de vivre.

— Voici une parole plus cruelle que la mort, reprit Césarine, vous me soupçonnez toujours…

Et lui, parlant plus bas encore :

— Vous serez libre demain, Césarine, ne mentez pas aujourd’hui.

C’est ainsi qu’ils se quittèrent, et, le soir venu, il ne mourut pas ; il dormit, et Dubois vint nous dire de ne pas nous déranger encore, parce qu’il n’était pas plus mal que le matin.

— Seulement, ajouta Dubois, il a voulu faire plaisir à sa sœur, il a reçu les sacrements de l’Église.

— Que me dites-vous là ? s’écria Césarine, vous vous trompez, Dubois !

— Non, madame la marquise, mon maître est philosophe, il ne croit à rien ; mais il y a des devoirs de position. Il n’aurait pas voulu qu’à cause de son