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aux idées religieuses de sa femme. À vrai dire, Césarine en était au même point que lui ; mais le mariage évangélique lui constituait un triomphe sur cette famille qu’elle voulait réduire par sa fermeté et dominer par son désintéressement.

On n’invita que les plus intimes amis et les plus proches parents des deux parties à la cérémonie. Le marquis voulut que Paul fût son témoin avec le vicomte de Valbonne.

Nous devions nous réunir à midi à l’hôtel Rivonnière. Césarine arriva un peu avant l’heure ; elle était belle à ravir dans une toilette aussi riche en réalité que simple en apparence ; elle s’était composé son maintien doux et charmant des grandes occasions. Elle n’avait pour bijoux qu’un rang de grosses perles fines. Son fiancé lui avait envoyé la veille un magnifique écrin qu’elle tenait à la main. Quant à lui, il ne paraissait pas encore. Pour ne pas le fatiguer, le médecin avait exigé qu’il ne sortit de sa chambre qu’au dernier moment.

Césarine alla droit à madame de Montherme, sa future belle-sœur, qui entrait en même temps qu’elle ; elle lui présenta l’écrin en lui disant :

— Prenez ceci pendant que nous sommes entre nous et cachez-le ; ce sont les diamants de votre famille que je vous restitue. Vous savez que je ne veux rien de plus que votre amitié.

Quand Paul entra avec M. de Valbonne, j’observai Césarine, et je surpris cette imperceptible contraction des narines qui, pour moi, trahissait ses émotions