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pris la main et me l’a serrée d’une certaine manière qui signifiait : Oui, je suis prêt, car il faut dire que, sur des signes fort légers et un simple mouvement de ses lèvres ou de ses paupières. Je suis arrivé à deviner toutes ses volontés et même à lire clairement dans sa pensée. Je lui ai demandé s’il avait des intentions particulières : il a dit oui avec les doigts, appuyant sur les miens, et il a prononcé sans émission de voix ;

» — Héri… Césa…

» — Vous voulez, lui ai-je dit, instituer pour votre héritière Césarine Dietrich ?

» Signe affirmatif très-accusé.

» — Elle n’a pas besoin de votre fortune, elle n’acceptera pas.

» — Si ; mariage in extremis.

» Je lui ai fait préciser sa résolution en la traduisant ainsi :

» — Vous pensez qu’elle acceptera votre nom et votre titre à votre heure dernière ?

» — Oui.

» — Nulle science humaine ne peut affirmer que l’heure réputée la dernière pour un malade ne soit pas la première de son rétablissement. Mademoiselle Dietrich n’a pas voulu être votre compagne dans la vie : risquera-t-elle de s’engager à vous dans le cas éventuel d’une mort toujours incertaine ?

» Je parlais ainsi pour lui donner une espérance dont il ne voulait pas et que je n’ai pas. Il m’a montré des yeux mon chapeau et la porte.