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si, comme je le pense, il y retourne, il faudra bien qu’il me laisse l’accompagner ou le rejoindre à quelque heure que ce soit.

Elle l’eût fait, si Dubois ne fût venu nous dire dans la soirée que le blessé avait éprouvé un mieux sensible. Il avait dormi, le pouls n’était plus si faible, et, s’il ne survenait pas un trop fort accès de fièvre, il pouvait être sauvé. Après avoir retenu M. de Valbonne et M. Gilbert jusqu’à huit heures, il les avait priés de le laisser seul avec son médecin et sa famille, qui se composait d’une tante, d’une sœur et d’un beau-frère, avertis par télégramme et arrivés aussitôt de la campagne. Le médecin avait quelque espoir, mais à la condition d’un repos long et absolu. Le marquis remerciait tous ceux qui l’avaient assisté et visité, mais il sentait le besoin de ne plus voir personne. Dubois nous promit des nouvelles trois fois par jour, et prit l’engagement de nous avertir, si quelque accident survenait durant la nuit.

Le mieux se soutint, mais tout annonçait que la guérison serait très-lente. Le poumon avait été lésé, et le malade devait rester immobile, absolument muet, préservé de la plus légère émotion durant plusieurs semaines, durant plusieurs mois peut-être.

Césarine, voyant que la destinée se chargeait d’écarter indéfiniment un des principaux obstacles à sa volonté, reprit son œuvre impitoyable, et tomba un jour à l’improviste dans le ménage de Paul. Il y était, elle le savait. Elle entra résolûment sans se faire pressentir.