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la faire évaluer, Paul allait rentrer. Il rentra en effet, il rentra avec moi. J’avais dîné seule, de bonne heure, pour aller le prendre à son bureau. Il m’avait écrit qu’il était un peu inquiet de l’indisposition de son fils.

L’enfant n’avait rien de grave. J’avais raconté à Paul, chemin faisant, la visite de Marguerite à Césarine, l’engageant à ne pas blâmer Marguerite de sa confiance, de crainte d’éveiller ses soupçons. Il était fort mécontent de voir les bienfaits de mademoiselle Dietrich se glisser dans son petit ménage.

— Si c’est par là qu’elle prétend me prendre, elle s’y prend mal, disait-il ; elle est lourdement maladroite, la grande diplomate !

Je lui répondis que jusqu’à nouvel ordre le mieux était de ne pas paraître s’apercevoir de ce qui se passait chez lui. Il me le promit. Nous ne nous doutions guère des choses plus graves qui venaient de s’y passer.

Rassurée sur la santé de l’enfant, j’allais me retirer lorsque Paul me dit qu’il se passait chez lui des choses insolites. Ni Marguerite, ni madame Féron n’avaient dîné, elles mangeaient en cachette dans la cuisine et se parlaient à voix basse, se taisant ou feignant de chanter quand elles l’entendaient marcher dans l’appartement.

— Elles me semblent un peu folles, lui dis-je, je l’ai remarqué. C’est l’effet de la course de Marguerite en voiture de maître et la vue des merveilles de l’hôtel Dietrich qu’elle aura racontées à sa compagne, ou