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hommes du monde, à commencer par le marquis ! Je ne m’étais pas dit, sotte fille que je suis, qu’un jeune homme ne pouvait rester pur qu’à la condition de se marier tout jeune et de se marier par amour. Maintenant je peux bien chercher toute ma vie un homme qui n’ait pas subi la souillure du vice. Je ne le rencontrerai jamais, à moins que ce ne soit un enfant idiot, dont je rougirais d’être la compagne, car je sais le monde et la vie à présent. Il ne s’y trouve plus de milieu entre la niaiserie et la perversité. Mon père, emmène-moi, allons loin d’ici, bien loin, en Amérique, chez les sauvages.

— Il ne me manquerait plus que cela ! lui dit en souriant M. Dietrich ; tu veux que nous nous mettions à la recherche du dernier des Mohicans ?

Il ne prenait pas son désespoir au sérieux ; elle le força d’y croire en se donnant une attaque de nerfs qu’elle obtint d’elle-même avec effort et qui finit par être réelle, comme il arrive toujours aux femmes despotes et aux enfants gâtés. On se crispe, on crie, on exhale le dépit en convulsions qui ne sont pas précisément jouées, mais que l’on pourrait étouffer et contenir, si elles étaient absolument vraies intérieurement. Bientôt la véritable convulsion se manifeste et punit la volonté qui l’a provoquée, en se rendant maîtresse d’elle et en violentant l’organisme. La nature porte en elle sa justice, le châtiment immédiat du mal que l’individu a voulu se faire à lui-même.

Il fallut la mettre au lit et dîner sans elle, tard et