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— Vous prenez le beau rôle, mon très-cher ; je refuse le mauvais.

— En quoi est-il si mauvais ? Une femme de votre beauté et de votre mérite a le droit de se montrer difficile et d’accepter les hommages.

— Vous voulez que je me pose en femme sans cœur ?

— On vous adorera, on vous vantera d’autant plus, c’est la loi du monde et de l’opinion. Prenez l’attitude qui convient à une personne qui veut garder à tout prix son indépendance sans se condamner à la solitude.

— Vous me donnez de mauvais conseils. Je vois que vous m’aimez en égoïste ! Ma société vous est agréable, mon babil vous amuse. Vous n’avez pas de sujets de jalousie, étant le mieux traité de mes serviteurs. Vous voulez que cela continue, et vous vous arrangerez de tout ce qui éloignera de moi les gens qui demandent à une femme d’être, avant tout, sincère et bonne.

— Je commence à voir clair dans vos préoccupations. Vous voulez vous marier ?

— Qui m’en empêcherait ?

— Ce ne serait pas moi, je n’ai pas de droits à faire valoir.

— Vous le reconnaissez ?

— Je suis homme d’honneur.

— Eh bien ! touchez-là, vous êtes un excellent ami.

Le marquis de Rivonnière baisa la main de Césarine