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Ne le faites-vous pas avec enthousiasme ? (Approchant le flambeau de la paille qui est sur la table, d’un air de défi.) Dois-je vous donner l’exemple ? (Le capitaine lui ôte le flambeau.)

LE CAPITAINE. Vous êtes une héroïne ! On nous l’avait dit.

HENRI. Une héroïne cruelle, cruelle comme la guerre civile ! Emmenez-la, capitaine ! Par ici, personne ne peut vous voir.

LE CAPITAINE, à Louise, qui a ouvert la cachette. Venez, je réponds de vous ! Allons, mon pauvre Henri, du courage ! (Il sort avec Louise.)


SCÈNE VIII. — HENRI, puis REBEC.



HENRI. Du courage ! il en faut ! (Il met sa tête dans ses mains et sanglote.)

REBEC, sur la pointe du pied. Ah ! le voilà qui pleure ! Je comprends ça, moi ! un si beau château ! Monsieur Henri !… voyons, consolez-vous ! le mal ne sera pas grand !

HENRI, se levant. Qu’est-ce que tu veux ? qu’est-ce que tu dis ?

REBEC. Vous ne savez donc pas ? Votre capitaine… ah ! le brave homme ! il m’a dit de rassembler sous main, à peu de distance, les gens de l’endroit. Dès que le feu flambera un peu, pour la forme, il lèvera le camp avec ses soldats, et nous viendrons éteindre.

HENRI. Tu en seras ?

REBEC. Dame ! comme gardien du séquestre ! La République donne comme ça des ordres contradictoires… « Garde bien ce château ! Brûle vite ce château !… » À