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TOUS. Vive notre capitaine, et en route !

TIREFEUILLE et LA MOUCHE. Oui, oui, en route, et tout de suite !

LE COMTE, les montrant aux autres paysans. Ces deux hommes au cachot d’abord, ou, devant vous, je me brûle la cervelle !

LES PAYSANS. Oh !… pourquoi ça ?

UN PAYSAN. Oui, pourquoi, monsieur le comte ?

LE COMTE, exalté. Parce que, si je ne suis pas obéi, je vais faire avec vous une guerre de démons, et non une guerre de chrétiens ! J’aime mieux mourir que de vous conduire à la damnation éternelle !

LE PAYSAN. Il a raison… oui, oui… c’est vrai, ça !

TOUS. Oui, oui, vive Sauvières !

LE PAYSAN. Vive la religion ! au cachot les assassins !

TOUS, s’emparant de Tirefeuille et de La Mouche. Au cachot ! Vive Sauvières et la religion ! (Ils sortent.)

MÉZIÈRES. Tout est prêt, monsieur le comte ; il faut monter à cheval. Je vais vous habiller.

LE COMTE, à Louise, qui s’est jetée dans ses bras. Ah ! Louise, quel commencement et quel présage ! Le seuil de ma maison est souillé du sang innocent ; j’ai mérité de le franchir pour la dernière fois ! (Il sort par l’intérieur, Mézières le suit.)


SCÈNE X. — LOUISE, MARIE, entrant.


LOUISE, se jetant dans ses bras. Ah ! où étais-tu ? Chère Marie, je suis brisée !

MARIE. Je sais tout, je me suis hâtée de faire vos préparatifs et les miens.

LOUISE. Les tiens ? Tu retournes dans ta famille ?