Page:Sand - Cadio.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE COMTE. Tu le veux ! Aurais-je du courage en te voyant partager mes souffrances ?

LOUISE. Je ne souffrirai de rien, pourvu que je ne vous quitte pas.

LE COMTE. Ah ! si Henri était là !… Mais je ne puis te confier à ma sœur et à la Tessonnière ; ce sont deux enfants !… (À Mézières, qui entre.) Tout est prêt ?

MÉZIÈRES. Oui, monsieur le comte, mais je crains qu’aucun de nous ne soit libre d’aller où vous le souhaitez.

LE COMTE. Comment cela ?

MÉZIÈRES. Vos paysans sont comme des septembriseurs ! Ils veulent marcher à Puy-la-Guerche ; ils disent que vous n’irez pas ailleurs aujourd’hui.

LE COMTE. En vérité ? Ils sont fous ! Mais qui vient là ? (Il fait signe à Louise, qui rentre dans son appartement.)



SCÈNE IX. — Les Mêmes, le Moreau, entrant ; MÉZIÈRES, sortant.


LE MOREAU. C’est moi, monsieur ! D’où vient que, depuis une heure, nous sommes retenus prisonniers dans la cour de votre donjon ?

LE COMTE. C’était pour votre sûreté, messieurs. Ignorez-vous ce qui se passe ?

LE MOREAU. J’ignore ce qui s’est passé entre les brigands et vous ; mais je sais que, quand ils sont entrés ils n’étaient qu’une vingtaine, et qu’avec vos gens vous pouviez les écraser. Vous les avez laissés se réunir chez vous, et ils en sont sortis en criant : « Vive Sauvières et Saint-Gueltas ! »