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Scène IX. — Les Mêmes, CADIO, MOTUS, puis LOUISE et ROXANE, qui s’étaient retirées à l’arrivée de Cadio.


CADIO, voyant Motus derrière lui. Que viens-tu faire ici ? où est la personne que je t’ai dit d’accompagner… ?

MOTUS. Mon capitaine, j’ai exécuté tes ordres. J’ai accompagné la jeune citoyenne jusqu’à la porte d’Auray, où elle m’a dit qu’elle voulait entrer seule. De là, j’ai été à la prison, faire mettre en liberté le citoyen Rebec ; après quoi, pensant bien que tu viendrais ici selon ta coutume, je m’y suis rendu pour te communiquer une pétition… Mais je vois que ce n’est pas le moment, tu n’as pas l’air absolument satisfait.

CADIO. Dis toujours.

MOTUS. Eh bien, c’est la citoyenne Javotte, la belle fille et la brave patriote qui n’a point voulu rejoindre son bourgeois, et qui souhaiterait l’honneur d’être attachée au régiment en qualité de cantinière, si la chose ne te déplaît pas.

CADIO. Accordé.

MOTUS, ému. Merci, mon capitaine.

CADIO. Laisse-moi à présent.

MOTUS. Sans t’offenser, mon capitaine, tu me parais plus molesté que de coutume…

HENRI, paraissant. Ne t’inquiète pas, mon brave, je suis là. (Motus fait le salut militaire et s’éloigne.)

CADIO, surpris de voir Henri. Toi ? (Voyant Marie.) Et vous ? Où est mademoiselle… ?

HENRI. En sûreté, nous y avons pourvu.

CADIO. Vous savez donc ce qui s’est passé tantôt ?

MARIE. Elle nous l’a dit. Elle t’admire et te bénit, Cadio !