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voyez bien qu’il m’aime encore, puisqu’il éloigne ma rivale, puisqu’il trouve l’occasion de briser nos liens et qu’il s’y refuse au péril de sa vie !…

ROXANE. Tout cela, c’est son indomptable esprit de tyrannie, sa fatuité insatiable, qui ne veulent pas céder en face des républicains !

LOUISE. Eh bien, pour cette fierté, je l’admire encore !

ROXANE. Hélas ! gare à nous, quand il va être débarrassé de ce fou de Cadio !

LOUISE, pensive. Il va le tuer ?

ROXANE. Tu penses bien qu’un insensé comme Cadio a beau être devenu militaire, il ne tiendra pas trois minutes contre la première lame de France ! Calme-toi, puisque tu souhaites le triomphe de ton despote et la mort…

LOUISE. Souhaiter la mort de ce malheureux !… car c’est un duel à mort !… Ils l’ont dit ! il faut que cela soit !… Oh ! funeste et misérable existence que la mienne ! Je n’avais qu’une consolation, un espoir, une raison de lutter et de vivre…

ROXANE. Ton pauvre enfant !… Oui, c’est un ange au ciel et un malheureux de moins sur la terre !… Mais… qu’est-ce que j’entends donc ? les bleus font l’exercice à feu ?

LOUISE, écoutant. Non, c’est autre chose… C’est un combat ! (Elle court à la fenêtre.) Ceux qui nous gardaient s’éloignent, ils courent… On sonne l’alerte. Mon Dieu, que se passe-t-il ? Et nous sommes enfermées ici !