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vient t’habiller… (Roxane est entrée par la porte de gauche en grande toilette.) Venez, chère belle-tante ! vous êtes splendide ! faites que Louise soit adorable ; arrangez-la, dites-lui d’être confiante ! Je suis heureux, je l’aime de toute mon âme ! (Il baise la main de Louise et sort par le fond.)




Scène II. — ROXANE, LOUISE.


LOUISE, à part, désespérée. Il ment !

ROXANE. Eh bien, tout va pour le mieux, chère enfant, puisque voilà nos petites querelles finies.

LOUISE. Nos petites querelles ! Ah ! chère tante, que vous comprenez peu ce qui se passe entre nous !

ROXANE. Si fait, si fait ! je sais tout…

LOUISE, effrayée. Vous savez ?…

ROXANE. Je sais que tu es jalouse de notre cousine de Roseray. Bah ! il faut savoir pardonner le passé. C’est une personne qui a fait parler d’elle, mais c’est une maîtresse femme, qui rend de grands services à notre cause et qui est l’âme de tous les complots. Il faut lui faire bon visage et ne pas croire… Bah ! Saint-Gueltas est galant, il en conte à toutes les femmes sans que cela tire à conséquence. Si j’avais voulu me persuader qu’il voulait m’entraîner à quelque sottise, il n’eût tenu qu’à moi, car il dit parfois des choses ;… mais il faut rire de cela ! Je pense que tu ne seras pas jalouse de moi ?

LOUISE, qui l’écoute à peine. Non, ma tante.

ROXANE. Alors, réjouis-toi, et fais-toi belle. Sais-tu que tu es très-pâle et toute défaite depuis quelques jours ?