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quitte pas dans la peine, mais, sacredieu, c’est dur. Il faut que je vous aime bien !

LE BLESSÉ. Tu me tiendras et tu m’encourageras. As-tu ton fifre ?

LE CLERC. Pardié, toujours !

LE BLESSÉ. Eh bien, tu m’en joueras un air pendant l’opération.

LE CLERC. Ça va !

MOUCHON. C’est tout de même avoir du cœur, de demander de la musique.

LE BLESSÉ. Et de donner son bras droit à la patrie ? C’est assez gentil, ça, pour un notaire !

LES ASSISTANTS. Vive le notaire ! honneur au notaire !

DANS UN AUTRE GROUPE, composé de jeunes gens artisans et bourgeois. Les hussards ne reviennent pas vite.

— Ils donnent toujours la chasse aux brigands ?

— Ils reviennent. J’entends le galop de la cavalerie légère.

— S’ils amènent encore des prisonniers, où les mettra-t-on ? L’église est pleine.

— On fusillera tout ce qui a été pris les armes à la main, ça fera de la place !

— Eh bien, et les royalistes de la ville ?

— Ça ne nous regarde pas. Les républicains de la ville s’en chargeront.

— Faut pas se fier à ça ! Dans les villes, on est tous parents ou camarades. On ne se fait pas bonne justice soi-même.

— Qu’ils s’arrangent. Moi, j’aime pas les exécutions.

— Laisse-moi donc, toi ! tu es encore un tiède, un modéré !