Page:Sand - Cadio.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui dire que je vous ai fait une déclaration dans les formes ? C’est ce que je souhaite. Toutes deux vous allez dire du mal de moi, mais vous allez vous haïr l’une l’autre,… parce que vous voudrez triompher l’une de l’autre. Moi, je vous conseille de me tirer au sort.

MARIE. Ah ! taisez-vous ! Je rougis pour Louise de ce que vous pensez et de ce que vous dites !

SAINT-GUELTAS. Voulez-vous faire un pari avec moi ? C’est qu’avant dix minutes vous serez brouillées. Tenez, je vais vous attendre là-bas, sous ce gros arbre, pour offrir mon bras à celle de vous qui aura la franchise de l’accepter. (Il s’éloigne. Louise approche, suivie de Cadio.)



SCÈNE II. — LOUISE, MARIE, CADIO.


MARIE, (courant à la rencontre de Louise et l’embrassant.) Enfin !

LOUISE. Comme tu es émue ! Qu’est-ce qu’il y a ?

MARIE. Rien ; j’étais impatiente de te revoir et inquiète de toi. — Bonjour, Cadio. — Il te ramène saine et sauve, ce brave enfant ?

LOUISE. Oui ; mais comme tu es troublée ! À ton tour, tu m’inquiètes. Il n’est rien arrivé à mon père, à ma tante ?

MARIE. Rien, ils te cherchent. Rejoignons le grand chemin, ils doivent y être.

LOUISE. Mais avec qui donc étais-tu ici à m’attendre ?

MARIE. Avec le marquis.

LOUISE. Je l’ai bien reconnu.

MARIE. Alors, pourquoi me demandes-tu… ?

LOUISE. Pourquoi s’enfuit-il à mon approche ?