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— Si vous m’autorisez à lui porter des paroles de paix, dit Marcel, et à les rédiger en expressions douces et convenables, je vais tenter de l’amener ici.

— D’ailleurs, observa le notaire, madame la marquise a sans doute quelque chose à lui dire en dehors des termes du contrat ? L’intention de madame est certainement de lui donner le temps de trouver un abri en quittant l’hôtel ?

— Oui, oui, c’est cela, dit la marquise ; c’est mon intention. Allez, maître Thierry !

Marcel courut au pavillon et décida Julie à le suivre. Il lui avait semblé que la marquise, satisfaite de son marché, voulait essayer d’effacer un peu ses torts, et il convenait à la générosité de Julie, à sa prudence peut-être, de ne pas repousser cette sorte de replâtrage dont le monde a coutume de se contenter.

Le temps pressait, on ne s’expliqua pas encore au pavillon en présence de Marcel ; seulement, Julie dit tout bas à madame Thierry :

— Vous savez ma dot à présent ; j’apporte une très-petite rente ; mais, en vendant mes bijoux, nous pouvons racheter la maison de Sèvres. Je suis donc pour Julien un parti sortable, et tout s’arrange de ce côté aussi bien que possible.

La marquise dissimula l’impatience que lui avaient causée quelques moments d’attente. Elle fut presque polie en priant Julie de lire et de signer. Julie prit la plume ; mais, ne voyant pas venir les paroles conciliantes que Marcel lui avait annoncées, elle hésita un