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mariage a fort enrichi, reculerait devant la vilenie de ces pourparlers.

— Madame la comtesse d’Estrelle se range-t-elle à cet avis, dit le procureur, et dois-je casser les vitres ?

— Non, répondit la comtesse. Dites-moi en deux mots en quoi consiste la contribution de mon beau père, et, quoi que ce soit, j’accepte.

— La chose consiste, reprit Marcel Thierry, en une petite, ferme du Beauvoisis, d’environ vingt mille livres, et en un pavillon fort ancien, mais non délabré, sis en votre rue, et formant l’extrémité du jardin de votre hôtel.

— Ah ! ce vieux pavillon du temps de Richelieu ? dit la comtesse avec indifférence.

— Une bicoque ! dit la baronne. Cela n’est bon qu’à jeter par terre !

— Possible, reprit Marcel ; mais le terrain a quelque valeur, et, comme voici la rue qui se bâtit, on pourrait vous acheter l’emplacement.

— Et je laisserais s’élever si près de ma maison, dit Julie, une maison ayant vue sur mon jardin et presque sur mes appartements.

— Non, vous exigeriez qu’elle vous tournât le dos, et qu’elle prît ses airs sur la rue ou sur le jardin de mon oncle.

— Qui, votre oncle ? demanda la baronne avec un indéfinissable accent de dédain.

— M. Marcel Thierry est, répondit la comtesse,