Page:Sand - Andre.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

Justine, l’aînée des filles de la maison, passa son bras sous celui de Geneviève en lui disant :

— Je vous en prie, ma chère, venez-y. Et elle ajouta, en se penchant à son oreille : Vous savez que je ne puis causer qu’avec vous.

— Eh bien ! j’irai, dit Geneviève toute confuse, puisque vous le voulez absolument.

— Comme vous êtes aimable ! dit Justine.

— Oh ! ne vous y fiez pas ! s’écria Henriette ; voilà comme elle fait toujours. Elle promet pour se débarrasser des gens, et au moment de partir elle trouve mille prétextes pour rester. C’est une menteuse : faites-lui donner sa parole d’honneur.

— Allez-y, mon enfant, dit madame Marteau à Geneviève. Je ne puis y aller ; sans cela je vous accompagnerais. Mais, si vous êtes obligeante, vous me remplacerez auprès de mes petites. Joseph est un grand fou, ces demoiselles-là sont un peu étourdies : elles s’amuseront, elles danseront, et elles feront bien ; mais pendant ce temps les petites filles pourraient bien se jeter dans ce vilain Château-Fondu. Vous, Geneviève, qui êtes sage et sérieuse comme une petite maman, vous les surveillerez, et je vous en saurai tout le gré possible.

— Cela me décide tout à fait, répondit Geneviève. J’irai, ma chère dame ; mesdemoiselles, je vous en donne ma parole d’honneur.

— Oh ! quel bonheur ! s’écrièrent les petites Marteau ; tu joueras avec nous, Geneviève ; t