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d’une grande femme cette fanfrelucherie de rubans et de dentelles ne manquait pas d’une grâce extravagante ; mais elle objectait que sa petite personne eût été écrasée par une semblable auréole, et elle avait adopté le petit bonnet parisien à ruche courte et serrée, dont la blancheur semblait avoir été mise au défi par celle du visage qu’elle entourait. Elle avait en outre une recherche de chaussure tout à fait ignorée dans le pays ; elle tricotait elle-même avec du fil extrêmement fin ses gants et ses bas à jour. André reconnut à ses mains des gants pareils à celui qu’il possédait ; il admira la petitesse de ses mains et celle des pieds que chaussaient d’étroits souliers de prunelle à cothurnes rigidement serrés ; la robe, au lieu d’être collante comme celle de ses compagnes, était ample et flottante ; mais elle dessinait une ceinture dont une fille de dix ans eût été jalouse, et à travers la percale fine et blanche on devinait des épaules et des bras couleur de rose.

Lorsqu’elle aperçut Joseph, qui lui adressa le premier la parole, elle le salua avec une politesse froide ; mais Joseph avait le moyen de l’adoucir.

— Oh ! mademoiselle Geneviève, lui dit-il, j’ai bien pensé à vous hier à la chasse ; imaginez qu’il y a auprès de l’étang du Château-Fondu des fleurs comme je n’en ai jamais vu ; si j’avais pu trouver le moyen de les apporter sans les faner, j’en aurais mis pour vous dans ma gibecière.

— Vous ne savez pas ce que c’est ?