ont secoué leur mauvaise honte, ce sont les plus tendres amants du monde. Mais ne croyez pas que je parle de vous, non, mille dieux ! Si vous voulez avoir pitié de quelqu’un ici, j’aime autant que ce soit de moi que de lui. Je veux dire, en deux mots, qu’André deviendrait amoureux s’il voyait Geneviève ; c’est tout à fait la beauté qu’il aimera.
— Eh bien ! monsieur, qu’il aille à la messe de sept heures, et il la verra dimanche prochain. En quoi cela me regarde-t-il ?
— Oh ! il faut qu’il la voie dès aujourd’hui ; vous le pouvez ; allez la chercher après dîner ; dites-lui qu’elle vienne danser dans la cour avec vous, et vous verrez que mon André commencera tout de suite à soupirer.
— Ah çà ! est-ce que vous êtes fou, monsieur Marteau ? quelle proposition me faites-vous ?
— Aucune ! comment ? que supposez-vous ? auriez-vous de mauvaises idées ? Ah ! mademoiselle Henriette, je croyais que vous n’aviez jamais entendu parler de choses semblables !….
Henriette devint rouge comme son foulard.
— Mais qu’est-ce que vous me demandez donc ? d’amener Geneviève pour que ce monsieur lui fasse la cour, apparemment ? Est-ce une conduite honnête ?
— Eh ! pourquoi pas ? si vous avez l’âme pure comme moi, trouvez-vous malhonnête que mon ami André fasse la cour à votre amie Geneviève ? Je