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GENEVIÈVE, FLEURISTE ;

et un peu plus bas, en plus petits caractères : Tournez le bouton, s’il vous plaît.

André, transporté d’une joie étourdie, ouvrit la porte et entra dans une vieille salle proprement tenue, meublée de quatre chaises de paille, d’une petite provision de raisins suspendus au plafond, et d’une toile noire et usée, où l’on retrouvait quelques vestiges d’une figure de Vierge tenant un enfant Jésus dans ses bras. Une petite porte, sur laquelle était encore écrit le nom de Geneviève, était placée au bout de cette salle. Cette fois André sentit toutes ses terreurs se réveiller ; mais, après tout ce qu’il avait déjà osé, il n’était plus temps de renoncer lâchement à son entreprise : il frappa donc à cette dernière porte, qui s’ouvrit aussitôt, et Geneviève parut.

Elle devint toute rouge et le salua avec un embarras où André crut distinguer un peu de mécontentement. Il balbutia quelques mots ; mais il perdit tout à fait contenance en s’apercevant que Geneviève n’était pas seule. Madame Privat était debout auprès d’un carton de fleurs et se composait un bouquet de bal. Elle jeta sur André un regard de surprise et d’ironie : c’eût été une si bonne fortune pour elle de pouvoir publier une jolie médisance bien cruelle sur le compte de la vertueuse Geneviève ! Geneviève sentit le danger de sa position, et prenant aussitôt