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dans un silence majestueux, mais droite sur son fauteuil et attendant une explication.

Il n’appartenait pas à Laure de la donner. Elle ne pouvait disposer de la révélation, qu’Adriani ne voulait sans doute pas faire à un tiers, de ses sentiments secrets. Elle eût été bien embarrassée de donner le moindre éclaircissement sur la position qu’il occupait dans la société, puisqu’elle n’avait pas seulement songé à s’en enquérir.

Toinette, qui, par privilége d’ancienneté, avait place au salon, s’était réfugiée dans un coin où, feignant de ranger une corbeille à ouvrage, épouvantée de l’attitude que prenaient les choses, mais curieuse d’en voir l’issue, elle offrait la vivante image de la perplexité.