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Adriani descendit le Rhône et trouva un autre bulletin de Toinette qui lui annonçait qu’on se rendait effectivement au château de Larnac, où, depuis le mariage de son fils, la marquise de Monteluz avait, à la prière de Laure, établi sa résidence.

« Je ne pense pas que nous y fassions un long séjour, disait Toinette. Ne venez donc pas nous y rejoindre, monsieur. Je vous en ai assez dit sur le caractère et les idées de madame la marquise pour que vous compreniez qu’une imprudence pourrait nous amener des peines. Si vous voulez écrire, envoyez-moi vos lettres. »

Suivait l’adresse détaillée.

Adriani ne tint pas compte des terreurs de Toinette. Il continua sa route et alla s’installer au village de Vaucluse, à une lieue de Larnac, fort décidé à affronter la belle-mère et toute la famille plutôt que de renoncer à ses espérances. Il avait le meilleur prétexte du monde pour se trouver dans un lieu qui attire tous les voyageurs par la beauté des sites environnants, le voisinage de la célèbre fontaine et les souvenirs du grand poëte. Il apprit bientôt que la jeune marquise de Monteluz était de retour dans son château. Mieux connue dans ce pays que dans le Vivarais, elle n’y passait pas pour folle le moins du monde. Tout le monde respectait son deuil et plaignait son infortune. Adriani fut condamné à entendre, de la bouche de son hôte qu’il avait questionné