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GABRIEL.



Giglio, se cachant dans l’ombre… (Page 46.)

ASTOLPHE, se cachant le visage dans les mains, et se laissant tomber sur son siège.

Mon Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu !

FAUSTINA.

Eh bien, es-tu décidé, Astolphe.

ASTOLPHE.

Et toi, es-tu décidée à me cacher dans ton alcôve quand ils y viendront et à supporter toutes les suites de ma fureur ?

FAUSTINA.

Tu veux tuer ta maîtresse ? J’y consens, pourvu que tu n’épargnes pas ton rival.

ASTOLPHE.

Mais il est riche, Faustina, et moi je n’ai rien.

FAUSTINA.

Mais je le hais, et je t’aime.

ASTOLPHE, avec égarement.

Est-ce donc un rêve ? La femme pure que j’adorais le front dans la poussière se précipite dans l’infamie, et la courtisane que je foulais aux pieds se relève purifiée par l’amour ! Eh bien ! Faustina, je te baignerai dans un sang qui lavera tes souillures !… Le pacte est fait ?

FAUSTINA.

Viens donc le signer. Rien n’est fait si tu ne passes cette nuit dans mes bras ! Eh bien ! que fais-tu ?

ASTOLPHE, avalant précipitamment plusieurs verres de liqueur.

Tu le vois, je m’enivre afin de me persuader que je t’aime.

FAUSTINA.

Toujours l’injure à la bouche ! N’importe, je supporterai tout de ta part. Allons !

(Elle lui ôte son verre et l’entraîne. Astolphe la suit d’un air égaré et s’arrêtant éperdu à chaque pas. Dès qu’ils sont éloignés, le domino noir, qui peu à peu s’est rapproche d’eux et les a observés derrière les rideaux de la tendine, sort de l’endroit où il était caché, et se démasque.)

GABRIEL, en domino noir, le masque à la main, ASTOLPHE et FAUSTINA, gagnant le fond de la rue.