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étaient couverts, en beaucoup d’endroits, d’une végétation abondante, mais inféconde pour l’homme. En compensation, de nombreux troupeaux de buffles erraient et se multipliaient dans les îlots de cette maremme. Enfoncés dans la vase jusqu’aux épaules, la tête cachée sous les roseaux, au milieu des arbres morts et des arbres vivants jetés pêle-mêle sur ces terrains sans cesse dévastés et sans cesse renouvelés, ils soutenaient de furieux combats contre les loups que leur présence attirait et parquait pour ainsi dire dans ce désert jusque-là vierge de pas humains.