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et la pensée incessante de l’humanité. C’était pour fuir ses égarements, pour pleurer sur ses douleurs, pour prier Dieu de lui pardonner, qu’ils se retiraient dans la solitude. Mais l’homme, enfermé dès sa naissance dans une solitude, même dans une solitude enchantée, l’homme ne faisant qu’un avec une compagne aussi dénuée que lui de la notion de l’humanité collective, eût-il pu reproduire des êtres intelligents et sociables ? Non, il n’eût pu donner la vie à des hommes, n’étant pas homme lui-même.

Les hommes, selon nous, ne sont donc pas entrés par un couple isolé dans la vie,