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tranchée entre l’homme et l’animal. L’animal, dans les espèces qui approchent le plus de l’organisation humaine, pense, agit et parle jusqu’à un certain point ; et, dans les espèces les plus intimes, il y a encore des instincts de prévoyance et des codes d’association qui entraînent impérieusement la faculté de s’entendre par un langage quelconque. Le monde des fourmis et celui des abeilles ne nous ont pas révélé le mystère de leurs manifestations individuelles. Là, l’industrie et l’activité règnent avec un ordre et une persistance dont le genre humain n’offre aucun exemple. L’instinct me paraît un mot bien vague