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SYMPHONIE HÉROÏQUE


Les rocs aériens où l’aigle fait son nid.
Par leurs sentiers hardis, fuyant les embuscades,
Les chamois indomptés mènent leurs cavalcades ;
Et l’arc-en-ciel qui brille au travers des cascades
           Fleurit leurs lèvres de granit.



Ainsi, gardant pour eux la terreur des orages,
Ils couvrent à leurs pieds les humbles pâturages
De la grave bonté d’un regard paternel.
Dans l’azur étonné leurs pics superbes plongent.
Sans fin à l’horizon leurs croupes se prolongent ;
Et, doux de la douceur des colosses, ils songent
           Dans je ne sais quoi d’éternel.


Septembre 1888.