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LE CHARIOT D’OR







Comme un père en ses bras tient une enfant bercée
Et doucement la serre, et, loin des curieux,
S’arrête au coin d’un mur pour lui baiser les yeux,
Je te porte couvée un secret de mon âme,
Ô Toi que j’élus Douce entre toutes les femmes,
Et qui marches, suave, en tes parfums flottants.



Les soirs fuyants et fins aux ciels inconsistants
Où défaille et s’en va la lumière vaincue,
Je n’en sens la douceur tout entière vécue
Que si ton nom chanté sur un rite obsesseur
Coule en tièdes frissons de ma bouche à mon cœur !…